Educationpourfilles

Histoire de l'éducation pour les filles

Mercredi 9 mai 2012 à 11:03

Je trouvais judicieux d'évoquer l'écrivain Victor Hugo qui était un homme très engageait pour les droits des hommes et des femmes. A travers cette correspondance à son camarade, il évoque son militantisme à l' égard du droit de la femme.
Lettre de Victor Hugo à M. Léon Richer, à l'occasion de son livre, la Femme libre.

Note II Le droit de la femme (Œuvre Actes et Paroles)

Le 5 août 1877.
Mon cher confrère,
J'ai enfin, malgré les préoccupations et les travaux de nos heures troublées, pu lire votre livre excellent. Vous avez fait œuvre de talent et de courage.
Il faut du courage, en effet, cela est triste à dire, pour être juste, hélas ! envers le faible. L'être faible, c'est la femme. Notre société mal équilibrée semble vouloir lui retirer tout ce que la nature lui a donné. Dans nos codes, il y a une chose à refaire, c'est ce j'appelle "la loi de la femme". L'homme a sa loi ; il se l'est faite à lui-même ; la femme n'a pas d'autre loi que la loi de l'homme. La femme est civilement mineure et moralement esclave. Son éducation est frappée de ce double caractère d'infériorité. De là tant de souffrances, dont l'homme a sa part ; ce qui est juste. Une réforme est nécessaire. Elle se fera au profit de la civilisation, de la vérité et de la lumière. Les livres sérieux et forts comme le vôtre y aideront puissamment ; je vous remercie de vos nobles travaux, en ma qualité de philosophe, et je vous serre la main, mon cher confrère.
Victor Hugo

Source : le site In LibroVeritas.net

Citation de Victor Hugo

« Une moitié de l’espèce humaine est hors de l’égalité, il faut l’y faire rentrer : donner pour contrepoids au droit de l’homme le droit de la femme »
Victor Hugo 1802-1885 Actes et Paroles

Source : site toupie.org

Il souhaitait l’émancipation de la femme mais pour aboutir à cela selon lui il fallait une réforme profonde du statut légal de la femme, faire évoluer les lois en faveur de la femme.

Inférieur ou novateur ? L’enseignement secondaire des jeunes filles (1880-1887), texte d’Antoine Prost

Cet article traite des contraintes d’organisation et de gestion de l’enseignement secondaire des jeunes filles. La mise en place des établissements susceptibles d’accueillir des jeunes filles n’est pas sans encombre en effet cette innovation Républicaine présente des imperfections. L’enseignement des jeunes filles connaît une inégalité face à celle des garçons. La loi de Camille Sée en 1880 devait favoriser aussi la formation des futures dames enseignantes mais en pratique des divergences idéologiques apparaissent entre les institutions au sujet de cette formation. La loi souligne que l’Etat avec le Département, la Commune assureront des établissements externats destinés à l’enseignement secondaire des filles. Les externats seront possibles selon la demande des conseils municipaux avec l’accord de l’Etat mais gérés par la commune. L’Etat prévoit un budget pour les établissements
externats tandis que les internats relèvent du budget de la municipalité. Il faut attendre une réforme en 1902 pour obtenir un changement organisationnel des établissements internats et externats, apparition d’un budget commun, financement de l’Etat par la suite des externats. Malgré tout de très grandes disparités persistent dans l’enseignement secondaire des jeunes filles. Plusieurs motifs sont évoqués, le premier la hiérarchie des établissements, un déséquilibre entre la quantité des écoles primaires, les collèges et des lycées, une complexité de l’organisation des établissements qui n’encouragent pas la bonne dispense des cours. Le deuxième motif la qualification du personnel, difficultés à engager et à former du personnel qualifié. Le troisième motif d’ordre financier, le budget consacré par l’Etat aux établissements est trop faible cela est un frein pour le développement de l’enseignement secondaires destinés aux jeunes filles. L’élaboration d’un enseignement Républicain pour les filles n’est pas un succès total, de nombreuses contraintes financières noircissent le tableau.

Source : histoire-education-revue.org


Appoline



 

Mercredi 9 mai 2012 à 11:47


Cet article de Anne Thomazeu porte un regard historique sur l'évolution de la prise en charge des enfnats et jeunes filles délinquantes, inadaptées et placées en institution. En effet, tout d'abord en cadrées par des religieuses enfermées par leurs voeux, ces jeunes filles n'avait pas/ peu accès au monde extérieur. On constatait alors une manque certain en terme de socialisation. La clôture est réinterrogée. Suite à l'ordonnance de 1945 concernat l'enfance délinquante, on obeserve au fur et à meusure de réels changements dans la prise en charge de ces jeunes. Vers 1947 les anciennes structures sont réaménager, ouvertes vers l'extérieur afin de casser les représentations pénitencières. Même les termes changes, le redressement devient alors la rééducation qu'on connait aujourd'hui sous la dénomination d'éducation spécialisée. Ces changements entraînent cependant des tensions entre nouvelles pratiques ou pédagogies et les actions traditionnels notamment en terme moraux et sexuels. Enfin, un nouveau regard est portée sur les jeunes filles et leurs familles. Celles-ci sont par exemple autorisées à sortir de l'établissement.
Au cours de la lecture de l'article, on ressent le caractère progressif de l'ouverture au monde. Le premier chapitre porte sur le "paradoxe de l'internat" car ceux ci coupent les jeunes filles du monde mais ont pour objectif de les réadapter au monde.

« Les Instituts de réforme n’ont pas pour but d’enfermer des jeunes filles débauchées pour en débarrasser la rue, mais de rendre à la société des femmes fortes et saines, capables de fonder une famille solide et prospère, de tenir convenablement leur foyer » O. Philippon, La jeunesse coupable vous accuse, les causes familiales et sociales de la délinquance

Les deux chapitres suivants expriment l'évolution progressive de l'ouverture au monde, de l'ouverture contrôlée des fenêtres aux sorties sans accompagnement titré "apprendre la liberté". Enfin, l'article se termine sur la problématique connue aujourd'hui par tous les établissements d'accueil pour jeunes : les fugues. Car malgré le fait que les clôyures matérialisées soient en voie de disparition, les jeunes filles se sentent toujours "enfermées" d'après leurs expressions.

http://educationpourfilles.cowblog.fr/images/enfermementinternat.jpg
 
« la coupure, la clôture, autrefois très matérialisées, sont en voie de disparition,
mais […] elles se savent en internat donc toujours « enfermées » selon leur expression… »
 

Mercredi 30 mai 2012 à 11:39


Instruction des filles
au 20ème siècle
1905
Le collège Sévigné prépare les filles au baccalauréat
1905
Les femmes peuvent se présenter à certaines agrégations réservées aux hommes
1906
Mixité de l’Ecole des Chartes
1907
Création de la première école d’infirmières à Paris à la Salpétrière
1907
Création d’une école privée de filles les préparant au baccalauréat et à la licence
1911
Fondation de l’Ecole normale sociale pour la formation des assistantes sociales
1912
Mixité de l’Ecole Normale Supérieure pour l’Enseignement Technique de Cachan
1916
Fondation de HEC jeunes filles
1917
Mixité de l’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielle de Paris
1918
Les filles peuvent se présenter au concours général. Mixité de SUPELEC
1922-1923
Admission des filles dans les classes de philosophie des lycées de garçons
1924
Uniformisation de l’enseignement secondaire des filles et des garçons : contenus, durée, horaires et diplôme (baccalauréat). Mixité de SUP AERO
1925
Création de l’Ecole Polytechnique Féminine
1935
Les femmes sont autorisées à enseigner le latin, le grec, la philosophie
1938
L’incapacité civile des femmes ayant été supprimée, les femmes peuvent s’inscrire à l’université et aux examens sans l’autorisation de leur mari
1945
Création de l’ENA mixte
1957
Circulaire du 3 juillet 1957 sur le fonctionnement des premiers établissements scolaires mixtes, mise en place progressive de la mixité dans le secondaire.
1958
Mixité de l’Ecole des Ponts et Chaussées
1965
Le taux de scolarité des filles est égal à celui des garçons
1966-67
Circulaire du 10 octobre 1967 relative à l’admission des filles dans les sections industrielles des établissements techniques et à « l’effort systématique d’information des familles » sur les possibilités de formation offertes aux filles
1971
Première année où le nombre de bachelières égale celui des bacheliers
1972
Mixité de l’Ecole Polytechnique, de HEC, de l’ESSEC et de l’Ecole de la Marine marchande
1975
Loi du 11 juillet relative à l’Education instaurant l’obligation de mixité dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire publics (décrets d’application du 28.12.1976)
1983
Mixité de l’Ecole Saint-Cyr Coetquidan
1989
Loi d’orientation sur l’Education rappelant que les établissements scolaires et universitaires doivent contribuer à l’égalité entre les filles et les garçons
1993
Mixité de l’Ecole Navale
2000
Convention du 25 février 2000, pour la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les hommes et les femmes dans le système éducatif 8 mars
2004
Charte Inter-ministérielle de l’égalité entre les hommes et les femmes, outil pour une nouvelle stratégie de progrès.
source: http://www.avecegalite.com/L-instruction-des-filles-au-20eme.html
Léna

Mercredi 30 mai 2012 à 12:13

Cet article a pour but d'approfondir l'étude de ce texte de Pierre Caspart (http://histoire-education.revues.org/index1423.html) abordé le 22 février.
La supériorité scolaire des filles observée depuis le début du XXeme sciècle n'a pas toujours été une réalite. En effet, au début de la scolarisation des filles, dans les années 1870, les garçons avaient des résultats bien supérieurs comme le montre cette étude sur l'orthographe par exemple:

http://educationpourfilles.cowblog.fr/images/1873.jpg

On voit ici que dans les années 1873 - 1877, lorsqu'un même texte était dicté à un groupe de filles ou un groupe de garçons le nombre de faute était en effet nettement inférieur pour les garçons de 10 à 14 ans. Cependant à 15 ans, les filles semblent déjà rattraper le retard et obtiennent un score de 3.6 fautes en moyenne contre 4.5 fautes pour les garçons. Ces résultats sont à nuancer au regard des dates de l'examen 1873 à 1877 c'est à dire avant les loois Jules Ferry de 1882-1883 qui pour la première fois n'atablissenet pas formellement de différence entre l'éducation des filles et celle des garçons. Les différences de résulats sont aujourd'hui interprétées comme une inégalité éducative puisqu'il était concidéré que la femme "trop" instruite ne trouverait pas de mari. De plus la soudaine améliration de l'orthographe des filles à 15 ans peut se comprendre par le départ de nombreuses jeunes filles des établissements scolaires. Seules les filles de familles riches pouvaient se permettre d'envoyer leurs filles à l'école jusqu'à l'adolescence. Dans beaucpou de familles la fille à cet âge retournait aider à la maison, se mariait et parfois pouvait avoir des enafants. Le score des jeunes filles de 15 ans n'est alors probablement représentatif du niveau orthographique de l'ensemble des françaises de  15 ans entre 1873 et 1877.
La même dictée fut donnée ensuite plusieurs fois au cours du XXeme et XXIeme sciècle; voici les résultats obtenus.

http://educationpourfilles.cowblog.fr/images/img2.jpg


Dans cette suite, les chiffres obtenus expriment la supériorité scolaire des filles. Ils paraissent plus représentatifs du nieveau scolaire global de la population étudiée dans le sens où les enfants d'une même classe, filles et garçons, en 1987 et 2005 recevaient la même éducation scolaire. De plus le taux de scolarisation des enfants et adolescents de 10 à 15 ans était plus élevé en 1987 et 2005 que dans les années 1873-1977. En effet pour exemple le taux de scolarisation des enfants en écoles primaires en 2006 était de 99%. Et en 2002, le taux de scolarisation des jeunes de 16 ans (= fin d'obligation de scolarisation) était de 97%.
Sources: statistiques-mondiales.com et linternaute.com

léna

Mercredi 6 juin 2012 à 9:12

Pour conclure, plusieurs auteurs se sont mobilisés pour défendre l’éducation des jeunes filles durant cette période, en dénonçant la doctrine de l’église qui se considère être la seule institution capable d’éduquer les jeunes filles et de leur apporter un enseignement spirituel adapté, pour qu’elle puisse être de bonne ménagère, savoir tenir leur maison, être de bonne épouse dans la société. L’auteur Octave Gérard dénonce les difficultés rencontrées à mettre en pratique une éducation secondaire destinée aux jeunes filles par l'Etat au 18ème siècle. En effet les résultats de cette enseignement est souvent "défectueux et insuffisant, il cite comme exemple la fondation des maisons de la Légion d'honneur qui se dit être un établissement de tradition laïque, malgré tout l'enseignement secondaire proposé aux jeunes filles demeure très incomplet, inégale à celui des garçons.  Paul Rousselot, professeur de philosophie et inspecteur d’académie, publie en 1883 "une histoire de l’éducation des filles" il dénonce  la décadence de l’éducation conventuelle du 18 ème au

19 ème siècles consacrée aux jeunes filles, il évoque les aspects de l’enseignement des jeunes filles et les enjeux. Il va évoquer les pratiques de l’évêque Monseigneur Dupanloup qui prétend agir pour le bien-être de ces jeunes filles en soutenant la voie de l’enseignement cléricale. La question de la congrégation est soulevée aussi, les institutions religieuses ne souhaitent pas abandonner l'idée de prodiguer un enseignement religieux  destiné aux jeunes filles. Cette doctrine de l'église à ce sujet révèle l'effort que doit engager l'Etat pour défendre et améliorer l'éducation des jeunes filles à cette époque. Les pouvoirs publics doivent développer une pédagogie de meilleure qualité destinée aux jeunes filles afin de leur permettre d’accéder à un enseignement secondaire à juste titre que celui des garçons en respectant les valeurs de la République en rappelant la laïcité de l’éducation.

http://educationpourfilles.cowblog.fr/images/fillesalecole.jpgLes filles à l'école vers 1907
 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast